(J+263) Myanmar – Yangon, la première ville du pays

Yangon (ou anciennement « Rangoun », parfois orthographiée « Rangoon ») est la capitale économique du pays avec ses 4.5 millions d’habitants, ce qui en fait également la ville la plus peuplée du pays ! L’attraction phare de la ville est la fabuleuse pagode Shwedagon. On a également beaucoup aimé visiter le parc abandonné de Yangon et le voyage hors du temps avec le train circulaire.

5 mai 2018 et… 28 mai 2018

Après un superbe séjour au Cambodge, il est temps pour nous d’ouvrir un nouveau chapitre de notre Carnet de Voyage, et de nous envoler vers le Myanmar (ex-Birmanie), où nous avons hâte de découvrir les villages lacustres du lac Inlé, les temples de Bagan, la superbe pagode de Swhedagon de Yangon, et pleins d’autres merveilles !

Le Myanmar est une ancienne colonie britannique qui a obtenu son indépendance en 1948. À partir de 1962, le pays a été gouverné par des dictatures militaires durant de longues années et ce n’est que récemment, à partir de 2010, que le pays a commencé à s’assouplir et à s’ouvrir au tourisme et au monde extérieur.

Mais aujourd’hui, le pays est encore instable, notamment au travers de la crise politique avec le peuple des Rohingyas .

Nous commençons notre périple à Yangon, qui peut s’écrire de plusieurs manières : Yangon, Rangoon, Rangoun, etc. Pas facile de se repérer !

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Notre vidéo de Yangon, et la visite de son Parc d’Attraction abandonné en plein cœur de la ville

Quid du conflit avec les Rohingyas ?

Historiquement, le conflit avec les Rohingyas est vieux de plusieurs siècles.

Il existe différentes versions sur l’origine de ce conflit mais quoiqu’il en soit, les birmans considèrent que les Rohingyas sont un peuple clandestin, illégalement installés dans l’état de l’Arakan, situé dans une bande côtière à l’ouest de la Birmanie isolée du reste du pays par une haute chaîne de montagne. Autre raison de la ségrégation : les rohingyas sont musulmans alors que la Birmanie est à 90 % bouddhiste.

Aujourd’hui, l’ONU considère que « cette minorité musulmane de Birmanie est l’une des ethnies les plus persécutée de la planète« . Et on va tente de vous expliquer tout ça…

En effet, à la fin du 18è siècle, le Royaume d’Arakan est sur le déclin et finira par être conquis par les birmans. Les persécutions par les birmans commencent dès cette époque (raids pour capturer des rohingyas en vue d’en faire des esclaves, immolations…). Les birmans pensent en effet qu’il est nécessaire de taper fort dès le départ pour éviter tout esprit de rébellion par la suite.

Lorsque le pays tombe entre les mains des anglais (guerre anglo-birmane entre 1824 et 1826), les rohingyas y trouvent un intérêt : leur population cesse d’être persécutée, leur liberté est largement améliorée. A tel point que de nombreux Rohingyas acceptent d’être supplétifs dans l’armée britannique, et les soutiendront les anglais plus tard durant la seconde guerre mondiale. Chose que les birmans ne leur pardonneront pas…

En 1948, lorsque la Birmanie accède à l’indépendance, les Rohingyas sont rejetés.

En 1982, la nationalité birmane leur est même retirée. Ils ne sont plus reconnus comme faisant partie des cent trente-cinq ethnies répertoriées en Birmanie et sont désormais considérés comme des résidents clandestins. La discrimination devient institutionnalisée:

« Ils ne peuvent pas voyager sans autorisation, ni travailler en dehors de leurs villages, ni même se marier sans l’autorisation préalable des autorités, et n’ont pas accès en suffisance à la nourriture, aux soins de santé et à l’éducation. » – rapport de la Commission Européenne 2018

Privé de ses droits, le peuple des Rohingyas se sent déraciné et fera l’objet de plusieurs vagues d’exode vers le Bangladesh, la Malaisie et l’Indonésie où ils sont également considérés comme clandestins.

Des violences inter-communautaires ont lieu depuis 2012. En août 2016, certains rohingyas ont décidé de prendre les armes pour défendre la communauté musulmane, ce qui a engendré de fortes représailles de la part de l’armée birmane. Ces violences ont déclenché un nouvel afflux en masse de réfugiés rohingyas au Bangladesh. On compte aujourd’hui quasiment un million de clandestins Rohingyas dans ce pays, où ils s’entassent dans des camps de réfugiés à proximité de la frontière dans des conditions déplorables.

Aujourd’hui, le pays n’est toujours pas stabilisé et il existe encore des zones de conflits dans le pays, impliquant les rohingyas mais également d’autres minorités. Difficile en effet de maintenir l’unité d’un pays qui est une véritable mosaïque culturelle, avec 135 groupes ethniques officiels composés de sous-ethnies, avec des langues bien différentes. Certaines ethnies minoritaires (Les Kachins, les Shans, les Kayah…) continuent de se soulever régulièrement car elles n’ont jamais obtenu l’autonomie qui leur avait été promise avant l’accès à l’indépendance de la Birmanie en 1948.

En vérifiant rapidement sur le site internet officiel de la diplomatie, on se rend compte que le centre du pays est sécurisé tandis que la frontière terrestre entre le Myanmar et les autres pays est tendue.

Comme le centre du pays semble plus stable, nous décidons de rentrer dans le pays par voie aérienne à Yangon, et nous passerons les 28 jours de notre visa gratuit dans le centre du pays (ce qui est amplement suffisant sur ce laps de temps), en évitant les zones de conflits.

Notre vol galère Phnom-Penh / Yangon

Nous avons décidé de ne pas visiter la Thaïlande, comme initialement prévu dans notre itinéraire. A la place, nous nous envolerons directement à Yangon à partir de Phnom-Penh la capitale du Cambodge.

Galère #1 : débarquer avec un drone au Myanmar.

On savait déjà que ça allait être compliqué de rentrer dans le pays avec notre drone dans le sac à dos. Sur les forums Internet, nombreuses sont les personnes à s’être fait confisqué leur drone à l’aéroport d’entrée du pays. Il est possible de le récupérer au moment où l’on quitte le pays, mais ce qui oblige à utiliser le même aéroport

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Galère #2 : avoir un billet d’avion quittant le Myanmar.

En arrivant au comptoir d’enregistrement des bagages à Phnom-Penh (Cambodge), l’agent au sol a demandé à voir notre billet de sortie du pays. On lui a montré qu’on avait un billet Tour Du Monde, avec un vol Bali-Paris prévu pour dans deux mois.

Résultat ?

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On a été bloqué au comptoir d’enregistrement

On a dû acheter devant le comptoir d’enregistrement un billet de sortie du pays. Initialement, notre plan était d’atterrir à Yangon dans le sud du Myanmar, visiter le pays et prendre un vol de sortie à Mandalay dans le nord du Myanmar… Mais avec le risque de se faire confisquer le drone en atterrissant à Yangon, on a décidé d’acheter un billet de sortie du territoire à partir de Yangon… Si on avait su, on aurait directement pris un aller-retour ça aurait été moins cher

Et à cause de la perte de temps, nous nous sommes rués à Burger King pour engouffrer rapidement un burger en quelques minutes chrono avant de monter dans l’avion… Tant pis pour le shopping en duty free !

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Chomp, Chomp, Chomp…

Galère #3 : la nuit à l’aéroport de Bangkok

On avait une escale à Bangkok d’environ 7 heures, alors on a décidé de rester à l’aéroport et de dormir sur les sièges… ou par terre…

Mais ça, c’était sans compter l’armée de 20-30 touristes chinois qui débarquaient toutes les heures, s’asseyaient autour de nous pour discuter en gueulant en attendant leur avion. Alors que le terminal était immense !

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Laissez nous dormir en paix !

Yangon, visite de la ville

Yangon (ou anciennement « Rangoun », parfois orthographiée « Rangoon ») est la capitale économique de la Birmanie avec ses 4.5 millions d’habitants, ce qui en fait également la ville la plus peuplée du pays !

En arrivant au Myanmar à partir de Phnom-Penh (Cambodge), nous réglons nos montres : le décalage horaire est de seulement 30 minutes ! Bizarre quand même…

Le centre-ville est quadrillé avec une rangée de presque 60 rues verticales et nommées tout simplement 1st Street, 2nd Street, 3rd Street, etc. C’est très pratique pour se repérer et donner des indications aux chauffeurs de taxi.

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En arrivant dans cette ville, on n’entend plus le vrombissement des moteurs deux-roues, et pour cause : depuis 2003, les deux-roues motorisés sont bannis de la ville pour on-ne-sait quelles raisons.

Autre chose qui nous a surpris dès notre premier taxi : ici les voitures ont le volant à droite (comme en Angleterre) mais les gens conduisent à droite (comme en France) !!! On se demande comment les cervicales des conducteurs de voitures arrivent à tenir le coup à force de vérifier les énormes angles morts avant de doubler. Mais cela est en train de changer : depuis le 1er janvier 2017, l’importation des voitures avec le volant à droite est (enfin) interdite ! Cela permettra d’éviter des scènes surréalistes comme par exemple les bus qui déchargent leurs passagers côté route !

La ville possède de beaux exemples d’architecture coloniaux, datant de l’époque britannique :

Cathédrale catholique Saint Mary :

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La gare ferroviaire centrale de Yangon est très jolie, c’est de là que nous prendrons le train circulaire :

En contradiction avec la partie historique de la ville, il y a aussi une grande communauté indienne et chinoise ici à Yangon.
Les quartiers, plus populaires, sont pleins de couleurs et d’odeurs exotiques qui nous exaltent l’odorat.

Pour l’anecdote : on a cherché pendant longtemps le bureau de poste, qui était au 5e étage d’un immeuble tout vétuste à côté d’une zone marchande. Avec une minuscule pancarte d’indication. Fallait ouvrir l’œil…

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Située sur un rond-point, la pagode Sule a été construite il y a deux mille ans. Sa particularité réside dans la forme octogonale de sa base, reprise dans la coupole dorée. De nuit, elle est très jolie :

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Dans la partie supérieure de la 26e rue, se trouve un marché de produits frais : on aura vu des poulets à la bougie… Qui du coup n’avaient plus l’air si frais que ça. On passe notre tour !

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Les particularités des Birmans qui nous ont frappées

La Birmanie est un pays d’Asie du sud-Est mais qui ne ressemble en rien aux autres pays que nous venons de visiter. On ressent peut-être d’avantage de proximité avec l’Inde, dans les traits des habitants, leur manière de s’habiller ou les plats locaux.

Pour ce qui est des habitudes vestimentaires, les hommes aussi bien que les femmes, portent des jupes longues, appelées « longyis ». Pour les hommes, il s’agit d’un tube, et pour les femmes d’un pan de tissu s’apparentant à un paréo épais, noué savamment à la taille, parfois en formant une petite poche permettant d’y mettre son porte-monnaie, son téléphone…

Les birmans sont des gens très souriants et accueillants, encore plus que ce qu’on a pu voir au Laos et au Cambodge. Le fait est qu’ils ont relativement peu d’étrangers à cause de l’ouverture récente du pays au tourisme (2011) et la présence des conflits militaires. Donc le peu de visiteurs qu’ils ont, ils essayent de les bichonner ! Nous avons vu un écriteau qui nous a fait sourire à la gare : il invitait les birmans à se montrer gentils envers les touristes.

Parmi les spécialités qu’on peut trouver en Birmanie, on peut citer :

  • les noix de bétel : ce n’est pas vraiment typique du Myanmar, car on retrouve ces noix dans d’autres pays d’Asie du Sud-Est, mais ici c’est très développé : quasiment tout le monde mastique cette noix : hommes surtout mais aussi femmes et jeunes adultes. La noix de bétel est appréciée pour ses vertus stimulantes et anti-douleurs. Le revers de la médaille ? Une mastication intensive et quotidienne serait responsable de nombreux cancers de la bouche et du larynx. De nombreux consommateurs réguliers ont les dents toutes défoncées, cerclées de rouge. C’est quand même dommage dans un pays où les gens sont hyper souriants…

Voici un stand de confection des chiques de bétel : un peu de tabac, de la chaux, de la noix de bétel concassée, le tout enroulé dans une belle feuille de bétel verte. Cette chique est à mâcher durant quelques minutes avant de recracher le « jus » par terre, qui devient rouge/marron. Cela fait un petit « buzz » à la tête

On avait déjà pu goûter à la chique de bétel dans d’autres pays, comme au Vietnam par exemple, mais ici la plupart des gens en consomment. Et il y a des vendeurs à tous les coins de rue qui fabriquent des chiques de bétel à la chaîne, pour trois fois rien (quelques centimes d’euro).

  • Le Thanaka est une pâte cosmétique de couleur jaune-beige, à base de bois de santal (« sandalwood » en anglais). Les femmes surtout, mais aussi les hommes et les enfants, l’appliquent en masque sur les points saillants du visage : pommettes, nez, front… Le Thanaka procure une agréable sensation de fraîcheur sur la peau (et avec cette chaleur, on est fan !), et est réputé pour donner une peau belle et douce, soigner l’acné, et protéger des coups de soleils

Une virée sur le train circulaire

Le train circulaire, c’est une sorte de RER birman qui permet de s’éloigner de la ville et de découvrir les alentours.

Pourquoi ce nom ? Tout simplement parce que le trajet du train fait une boucle de 3 heures en partance de Yangon pour desservir tout un tas de petits villages au nord de la ville.

L’intérêt ? Tout simplement de se laisser porter par le voyage, partager un moment de vie avec les birmans, observer le paysage et la vie des locaux par la fenêtre…

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William n’était pas très chaud pour faire cette expérience, car il avait peur que cela lui rappelle des souvenirs du bon vieux RER B de Paris, mais les commentaires des voyageurs étaient plutôt bons

C’est parti !

On profite du paysage en regardant les passagers voyageant avec de lourds bagages et les marchands ambulants proposer différentes victuailles pour aider à faire passer le temps : fruits, gâteaux, sucreries, boissons…

On s’aperçoit bien vite que sortis du centre-ville, le niveau de vie change drastiquement : les habitations sont précaires, faites de tôles et de planches, les déchets s’amassent de partout, le paysage devient très rural, avec des champs et de petits villages. Ça nous fait du bien de nous rendre compte de l’envers du décors : oui, Yangoun est une capitale riche attirant les touristes, mais dès qu’on sort de la ville, la pauvreté se fait sentir.

A l’arrêt, nous voyons une station de contrôle très vintage :

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On décide de s’arrêter à la station Danyingon, où se situe un grand marché local : Danyinkone Butar Market.

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On a déjà fait des dizaines et des dizaines de marchés, mais celui là est vraiment impressionnant de part sa taille, la variété des produits et son aspect très « rustique » : ici, on marche dans des allées piétinées et ravinées par l’eau, nos pieds s’enfoncent parfois dans la boue ou dans d’épais tapis de résidus d’invendus (fanes de légumes, feuilles de maïs…), des odeurs fortes nous montent aux narines, les locaux discutent, négocient, rigolent … Ce marché est vivant et ça nous plaît !

Des stands de poissons séchés :

Sur certains stands, on voit des seaux immenses remplis de Ngapi, la pâte salée de poissons ou crevettes fermentés et qui est servie à travers tout le pays en remplacement du sel à table :

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On aura également remarqué des œufs entourés d’une coque blanche. Aucune idée du goût et la manière de manger ça… Cela restera un mystère entier !

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♪♫ Faudrait des bottes de caoutchouc
Pour patauger dans la gadoue, la gadoue, la gadouuuuue ♫♫♪

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Des stands hauts en couleurs myanmar_yangon_ DSC01880

On a acheté au marché des fruits du serpent ou « Salak » : ce fruit ressemble un peu à une fraise avec des écailles marron et dures, voire piquantes. C’est un fruit avec un gros noyau au centre, assez juteux, mais très acide. Il ne faut pas en manger trop, on a l’impression que ça déchausse les dents tellement c’est acide !

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On a voulu goûter le fruit de Lotus. Une petite marchande à l’œil abimé était tellement gentille qu’elle voulait nous en donner un gratuitement, pour qu’on puisse goûter. Du coup, on lui en a pris plusieurs pour la route, en échange d’une poignée de kyats.  Les graines sont contenues dans le réceptacle du lotus qui supportait les pétales. Une fois la graine extraite de son alvéole, il suffit de la dépiauter pour enlever la membrane verte la recouvrant. La graine est croquante, avec un petit goût d’amande fraîche.

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Sur le chemin du retour, on picore nos fruits en regardant le paysage qui défile devant nous, au rythme du train qui glisse sur son rail

Nous garderons de cette excursion dans le train circulaire un excellent souvenir de notre séjour au Myanmar, une plongée dans l’authentique quotidien des birmans. Un moment hors du temps…

Des scènes de vie du quotidien, des enfants qui jouent sur la voie ferrée, nous apercevons furtivement leurs visages tartinés de Thanaka. D’autres personnes sont assises tranquillement sur le rail pour discuter. Des vêtements sèchent au soleil, posés au sol entre les lattes de bois. On aura même vu un quinquagénaire lire son journal assis sur le rail de fer !

Infos pratiques :

Pour le train circulaire, il faut aller à la ferroviaire centrale de Yangoun. Les billets de train (200 kyats/ personne, soit 0.11 €) s’achètent au guichet de la gare. Voici les horaires :

* Sens des aiguilles d’une montre : 7h45 – 8h20 – 10h05 – 10h40 – 13h10 – 14h15 – 17h00
*
Sens inverse des aiguilles d’une montre : 8h35 – 9h05 – 10h50 – 11h30 – 13h10 – 14h30 – 17h55

 

 

La magnifique pagode de Shwedagon

Située au nord du centre-ville, la pagode Shwedagon est une immense stupa dorée d’une centaine de mètres de hauteur juchée sur la colline de Singuttara, qui surplombe la ville de ses cinquante mètres. Autant dire que la pagode de Shwedagon est visible de loin !

La pagode de Shwedagon, vieille de presque 2500 ans, est le premier centre religieux de Birmanie. Elle contient en effet des reliques de 4 anciens bouddhas, dont 8 cheveux du Bouddha Gautama (on apprendra au cours de notre voyage au Myanmar qu’il n’existe pas un, mais plusieurs bouddhas).

La stupa principale, entièrement recouverte d’or et haute de 98 mètres, repose sur une terrasse de marbre de 5.6 hectares, et est entouré de centaines d’autres stupas, autels, temples, clochers, etc.

Il y aurait pas loin de 1485 cloches, dont la « Grande Cloche de Dhammazedi », la plus grande cloche jamais construite par l’Homme mais qui fut volée en 1608 par un aventurier portugais qui malheureusement coula avec. Aujourd’hui l’emplacement exact de la gigantesque cloche au fond de la rivière reste inconnu.

La journée, il est impressionnant de voir tous les fidèles venir se recueillir sur le site, prier Bouddha et pratiquer leurs rituels religieux.

Il existe quatre accès pour entrer à la pagode, situés aux différents points cardinaux : Nord, Sud, Est et Ouest. On apprend ici, qu’en Birmanie les sites religieux se visitent… pieds nus !

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Du coup, comme on n’a pas l’habitude de marcher pieds nus pendant aussi longtemps, on avait bien mal aux pieds en fin de journée. Et sur des dalles de marbres brûlantes sous le soleil, c’est une aventure !

Et avec la chaleur étouffante, on est agréablement surpris de voir un peu partout des points de distribution d’eau potable gratuite et fraîche !

Le site impressionne par sa beauté et sa richesse. La pagode est entièrement recouverte d’or. Elle possède une stupa principale de cent mètres de haut,

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La stupa principale est entourée d’une forêt de plus de soixante petites stupas

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Et placées quatre points cardinaux sont placés des temples où se recueillent silencieusement les fidèles

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La flèche et la partie supérieure de la stupa principale sont serties de clochettes, diamants par milliers et de pierres précieuses (rubis, saphirs, topaze, émeraude…), que l’on peut apercevoir à la nuit tombée si l’on se place à un point précis de la pagode. Mais les murs à hauteur d’homme ne sont pas en reste, et certaines stupas sont très détaillées :

On passe devant des milliers de représentations de Bouddha

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Certaines sont gigantesques !

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Après avoir fait un premier tour de la pagode, alors que nous étions sur le point de quitter les lieux, nous tombons par hasard sur un papy énergique aux cheveux blancs ébouriffés, avec la traditionnelle jupe birmane Longyi serrée autour de la taille, de petites lunettes rondes posées sur le nez. Le grand-père, qui avoisinne les 70 ans, est décidément très drôle, et nous convainc rapidement de le suivre pour une visite guidée. Nous étions plutôt partis dans l’idée de nous balader le nez au vent dans la pagode, et d’observer le ballet incessant des birmans qui vont et viennent pour faire des offrandes et prier, mais un peu de culture nous fera pas de mal. Nous décidons donc de le suivre

Un grand-père, oui, mais vigoureux ! Qui nous fait une visite dynamique, nous donnant 1000 informations en nous secouant un peu verbalement de temps en temps pour voir si on suit bien.

On apprend qu’au Myanmar, la pratique du bouddhisme se mêle à la croyance animiste et aux « Nats », les esprits vénérés dans le pays. On dénombre principalement 37 Grands Nats (des êtres humains ayant connu une mort violente) et il n’est pas rare de trouver dans chaque maison des autels à Nats, destinés à apaiser les esprits et apporter la bonne fortune dans le foyer familial.

Les birmans ont aussi leur propre système astrologique, fondé sur 8 signes animaliers correspondant aux jours de la semaine : le mercredi (jour de naissance de Bouddha) étant scindé en deux entre matin et après-midi. Ainsi,dans ce calendrier, chaque jour est représenté par animal, mais aussi par une planète et une position cardinale :

  • Dimanche : Nord-Est – Soleil – Garuda (homme-oiseau)
  • Lundi : Est – Lune – Tigre
  • Mardi : Sud-Est – Mars – Lion
  • Mercredi matin : Sud – Mercure – Éléphant avec des défenses
  • Mercredi après-midi : Nord-Est – Nœud lunaire – Éléphant sans défense
  • Jeudi : Ouest – Jupiter – Rat
  • Vendredi : Nord – Venus – Cochon d’Inde
  • Samedi : Sud-Ouest – Saturn – Naga (serpent)

Hop ! Notre guide sort de sa poche une petite feuille de papier plastifié, avec un tableau permettant de retrouver le jour de sa date de Naissance.

On apprend que Claire est née un mardi : elle est donc sous le signe du majestueux Lion. Quant à William, né un vendredi, il sera un… Cochon d’Inde !

Nous nous dirigeons vers l’autel du Lion, où notre guide enseignera à Claire l’acte rituel qui consiste à verser sur la statue autant de bols que notre âge, plus une année, afin de s’assurer une longue vie.

Puis prononcer quelques mots de remerciement pour apaiser les esprits.

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Et rebelotte pour William, mais cette fois à l’autel du Cochon d’Inde !

Bon… En regardant sur Internet quelques jours plus tard, on apprendra que Claire est née aussi un mardi comme William. Donc elle n’est pas Lion, mais Cochon d’Inde ! Oups, les prières sont parties au mauvais Esprit… Tant pis !

La nuit commence à tomber. William aurait aimé pouvoir installer sa GoPro et faire une jolie vidéo en time-lapse, mais notre guide est infatiguable et continue de nous promener autour de la pagode en nous prodiguant des explications.

Au final, nous nous asseyons au pied d’une colonne pour contempler les nuances de couleurs du coucher de soleil qui se reflètent sur les parois dorées de la pagode. Magnifique !!

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Papy est décidément plein de surprises : il sort de sa besace des petits snacks au fromage, qui s’avèrent être délicieux ! On en rachètera nous-même quelques jours plus tard en cas de petits creux.myanmar_yangon_ DSC01792

Et c’est déjà le moment de se dire au revoir… On aura passé un excellent moment, et fait la rencontre d’un personnage génial, original et très pédagogue. Merci Papy !!!!

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Conclusion? Notre première pagode en mettant le pied au Myanmar a été fantastique. Au final, avec le recul, aucune autre pagode n’égalera la beauté de la pagode de Shwedagon de Yangon : on a mis la barre très haute dès notre arrivée !!

Infos pratiques :

Coût d’entrée : 10 000 kyats/personne (soit 6.3 € par personne)
Coût du guide (tarif libre) : 15 000 kyats (soit environ 10 €)

Attention : porter une tenue adéquate : pas de short trop court, pas d’épaules dévêtues…

Le meilleur moment pour visiter la pagode de Shwedagon est au coucher du soleil. 

Le Parc Abandonné

(NDLA) : Comme on avait en poche un vol aller/retour pour entrer et sortir du Myanmar à partir de Yangon, on a visité le pays en faisant une « boucle fermée ». Du coup, cette partie du chapitre sur le « parc abandonné » a été faite à la fin de notre séjour au Myanmar. Mais pour faciliter la lecture, nous avons fait le choix de tout regrouper dans un seul et même article.

C’est Alli et T.J. , deux jeunes américains absolument adorables en couple depuis presque 10 ans, qu’on a rencontré lors de notre séjour au lac Inlé au cœur du Myanmar, qui nous ont appris l’existence de ce parc abandonné à Yangon. Du coup, comme on a dû retourner à Yangon pour prendre notre vol de sortie du pays, on en a profité pour visiter ce qu’on avait loupé lors de notre première escale à Yangon. Thanks Alli & TJ for the great idea !! We loved the park 🙂 it was very exciting…  Looks like we were thrown inside the TV show « The Walking Dead » ! 

L’adresse de leur site internet génial, très bien fait et écrit. Dès qu’on a commencé à lire un article, on n’arrivait plus à s’arrêter ! https://lifeismeantforexploring.com/

En plein cœur de Yangon se trouve un ancien parc d’attraction désaffecté. Créé en 1997 par la dictature militaire birmane, ce parc est aujourd’hui abandonné sans que personne ne sache pourquoi.

Accompagné d’Ewelina & Mael, deux français également en tour du monde rencontrés dans notre hôtel à Yangoun, nous nous lançons dans l’exploration urbaine (Urbex) de ce lieu étonnant. On a profité d’une petite éclaircie en cette fin du moi de mai, lors de nos trois derniers jours bien arrosés en Birmanie, où la saison des pluies commençait…

En franchissant la grille tombée au sol, nous passons devant ce qui semble être des anciens guichets de vente : vitres cassées, feuilles jonchant le sol, tabourets renversés. L’atmosphère est très particulière…

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Mais après avoir fait quelques pas, on tombe sur les attractions abandonnées du parc, envahies par la végétation qui a repris ses droits. Nous sommes à une centaine de mètres de la rue, et déjà, on se croirait dans la jungle…

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La végétation a quasiment « avalé » les rails des montagnes russes, et on entend le sinistre croassement des corbeaux au loin 

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Des chiens errants ont élu domicile sur les plateformes de certaines attractions, et nous accueillent avec des grognements menaçants. Ewelina n’est pas du tout rassurée, mais à force d’essayer d’impressionner les canidés, ils finissent par battre en retraite en aboyant et nous laissent le champ libre pour monter sur les manèges abandonnés

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Nous longeons le rail d’une montagne russe

Et nous atteignons le point culminant du parc. Logé dans une végétation dense, on voit émerger de la canopée un autre manège situé un peu plus loin de nous.

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Le lieu est infesté de moustiques voraces, et même en restant en mouvement, nous nous ferons piquer sur tout le corps, et même en plein sur le visage ! Des moustiques vampires suceurs de sang…

Sur Internet, nous avions lu également des mises en garde sur la présence de serpents. Heureusement pour nous, on n’en verra pas !

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On s’est senti l’âme d’aventuriers !

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YES ! WE DID IT !

Il fait une chaleur étouffante, on s’est fait dévorer vivants par des moustiques et courser par des chiens errants, mais on est trop contents et excités par cette expérience hors du commun !

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Merci Ewelina et Mael d’avoir partagé ces sensations avec nous !!! On vous souhaite une bonne route pour la suite de votre périple 🙂 On espère que nos chemins se recroiseront, en France ou ailleurs dans le monde. Bisous !

Infos pratiques :

Coût de la visite du parc : gratuit ! il suffit de se faire déposer devant l’entrée abandonnée en taxi. L’entrée est indiquée sur Maps.Me « abandoned park ». C’est sur la route « Bo Min Kaung St » au sud-ouest du jardin zoologique de Yangon

Pour se remettre de nos émotions, une séance de massage s’impose. La pluie battant son plein depuis plusieurs jours, nous avons opté pour un petit centre de massage à deux pas de notre hôtel. On est ressortis sur un petit nuage…
2h de massage de la tête au pied pour 29 000 kyats (soit 18 €), on en redemande !

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Où loger à Yangon?

En réalité, on a logé à deux adresses différentes : une première fois lorsque nous avons mis le pied au Myanmar, et une deuxième fois lorsque nous avons « bouclé la boucle ».

Shannkalay Hostel : un hôtel sympa situé au 4e et 5e étage d’un immeuble étroit. Pas facile de trouver l’entrée de l’hôtel : c’était une simple feuille A4 scotchée sur les barreaux de la grille d’entrée ! Chambre double cosy, sdb commune, climatisation, wifi correct et avec un petit-déjeuner à prendre sur la mini-terrasse pour 17250 kyats (soit environ 11€).

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20th street hostel : comme le Shankalay hostel était complet quand nous sommes revenus à Yangoun, nous sommes partis au 20th Street Hostel qui, comme son nom l’indique, est situé à la 20th street 😉 Chambre double, sdb commune, climatisation, wifi OK mais petit-déjeuner très très simple. 18270 kyats/nuit (soit environ 11.5€). Les photos de l’hotel sur Internet sont trompeuses : l’hôtel a pris un sacré coup de vieux et il pleuvait énormément lorsque nous y étions (début de mousson) et il y avait un problème d’humidité, voire carrément des inondations, dans certaines chambres.

Où manger à Yangon ?

Lucky Seven, l’un des plus célèbres Tea House. On peut y goûter plein de spécialités du pays, dont le Paratha : un plat venu d’Inde, avec du pain, poulet et divers curry.

On a adoré le riz gluant fourré à la viande de porc et cuit dans des feuilles de bananiers.

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Et le Mohinga, la soupe traditionnelle birmane, comme une épaisse soupe de curry de poisson et vermicelle de riz, ail, oignons, citronelle, coriandre. Très bon !

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Le fameux « Buffet Birman », avec la table remplie de spécialités locales, avec en accompagnement du Ngapi (pâte de poisson fermentée) et des accompagnements délicieux et croquants : cacahuètes, haricots blancs, etc.

Notre accompagnement préférée restera le Laphet Thoke, une salade de feuilles de thé fermentées, ail, fèves de soja, graines de sésame et cacahuètes grillées

Sur la place du Monument pour l’Indépendance (juste au sud-est de la Pagode Sule), se trouve un marché où nous avons goûté à une salade de samoussa appelée « Samosa Thoke » : des samossas (beignets frits d’origine indienne et fourrés de légumes, viandes et épices), découpés en petits morceaux avec quelques légumes et recouverts d’une soupe de lentilles.

Tellement bon qu’on y est retourné avec nos copains Ewelina et Mael !

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A un stand de streetfood, William se laissera tenter par une soupe de riz (congee, ou chao en vietnamien), accompagnée de pattes de poulet bouillis et oignons/piments frais, et des beignets frits.

Au Night Market, situé au sud de la 21th Street, accompagné d’Ewelina & Mael, nous goûterons à plein de spécialités :

Au 19th Street, c’est la rue des bars pour manger sur le pouce. Nous sommes allés au Kôsan, pour un repas burger accompagné de mojito à petits prix

Au détour d’une ruelle, des crêpes croustillantes fourrées au curry et légumes

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Bilan ?

On a aimé :

  • La superbe pagode de Shwedagon
  • Notre séance d’URBEX dans le parc abandonné
  • Le circular Train et le marché pittoresque de Danyinkone Butar Market

On a moins aimé :

  • Le tour des bâtiments coloniaux de Yangon… bof bof
  • La pagode Sule

On aurait aimé :

  • Faire un tour au petit lac Kandawgi
  • Faire un tour au grand lac Inya
  • Faire un time-lapse du coucher de soleil sur la pagode de Shwedagon

Notre prochaine destination est Bago, où nous prévoyons de faire une journée de visite dans des temples, pagodes et autres monastères !

5 commentaires sur « (J+263) Myanmar – Yangon, la première ville du pays »

  1. Je suis tres content de comenzar a releer vuestros artículos : ) : ) . Everything OK chez vous?
    Les mandamos un fuerte abrazo y nuestros mejores deseos navideños.
    Alejandra y Clifford.
    Lima, Perú.

    J’aime

    1. We have still 2 months to write : Myanmar and Indonesia. I thought it would be done for Christmas but… we had some others priorities lately.
      Everything is super fine for us ! I will send you a message to give you more details 🙂
      Love
      Claire & Will

      J’aime

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