(J+243) Cambodge – Banlung et la province de Ratanakiri

Surnomée « le Far-Ouest du Cambodge », la province de Ratanakiri est la plus isolée du pays. Loin du tourisme de masse, la région semble attirer les voyageurs en quête de dépaysement et d’aventure. Banlung est la ville principale de la région, où il est possible d’organiser des treks dans le Parc national de Virachey, de rencontrer des populations locales, de visiter le lac volcanique et des cascades

15 avril 2018

Ça y est, nous quittons le Laos après un mois de vadrouille dans le pays. Nous avons prévu de commencer le Cambodge par Banlung, dans la région peu touristique de Ratanakiri.

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Notre vidéo de Banlung

 

 

La corruption des frontières cambodgiennes

Nous prenons le bateau à 8h pour aller de Don Det (voir notre article sur les 4000 îles au Laos) à Nadasang, sur la terre ferme, où nous attend notre bus pour Banlung.

Notre bus part de Nadasang à 10h30. Peu de temps après nous arrivons à la frontière Laos/Cambodge. Cette fois-ci, on s’était renseigné sur Internet. Mais apparemment le piège est bien ficelé. Auparavant, il était possible de ne pas payer les faux frais supplémentaires, au prix de longues disputes avec les douaniers. Mais maintenant, les agences refusent de vendre un billet simple jusqu’à la frontière. Du coup, on est obligé d’aller jusqu’à notre première destination au Cambodge. Et à la frontière, les chauffeurs menacent de partir sans nous si on bataille trop longtemps avec la douane. Mmmh… le système est bien rodé. Ils sont tous de mèche.

Il faisait très chaud, on savait qu’on allait passer beaucoup de temps à la frontière et qu’on risquait de se casser les dents si on faisait de la résistance. Du coup, on a fait comme tout le bus : on a payé le bakchich :

  • 35 $ pour le visa (déjà, le vrai coup du visa c’est 30$. Or, on nous demande de payer 35$)
  • 4 $ de « frais annexes », clairement c’est du vent. Ça fait 9$ dans la poche des douaniers
  • 1 $ pour le chauffeur du bus qui s’occupe de faire pour nous les démarches administratives. En gros, on lui file nos passeports, nos photo d’identité, les 40 $ et il nous rapporte les passeports tamponnés avec le visa signé

Allégés de 80 $, on reprend le bus après la frontière. Celui-ci nous dépose à une station essence à Stung Treng où nous sommes censés prendre un deuxième moyen de transport pour Banlung.

Tous les autres personnes partent dans des minivans pour Siem Reap. On est les seuls à rester en plan. A une station service. Avec personne pour nous renseigner. On ne sait pas si on doit attendre un bus, un minivan, un tuktuk ou le déluge… On n’a même pas le nom de la compagnie à laquelle on a acheté les billets. On attend, on attend… Claire commence à s’inquiéter. Mais au bout d’une demi-heure, un minivan arrive rempli de locaux : destination Banlung. Notre carrosse est arrivé ! C’est quand même assez fou : on nous laisse dans un coin sans rien comprendre et ils finissent pas venir presque miraculeusement nous chercher. On se demande comment ils en perdent pas en route…

On s’entasse dans le minivan. Nous arrivons à 16h30 à Banlung, soit 8h30 après avoir quitté Don Det alors qu’il n’y a que 200km de distance. Pfiouuuu… pas fâchés d’arriver !

En sortant du minivan, Claire sent que ça la gratte fort derrière la jambe. Plusieurs piqûres alignées qui remontent l’arrière de la cuisse. Mmmh, ça sent les punaises de lit ! Il devait y en avoir sous le siège. Décidément…

Nos premiers pas au Cambodge

Le Cambodge possède un très lourd passé, dont les habitants portent encore les stigmates. Le régime de Pol Pot, le dirigeant des khmers rouges, a fait des ravages monstrueux dans le pays. Les cambodgiens sont encore traumatisés par cette page noire de leur histoire car non seulement elle est récente (1975-1979) mais également parce qu’elle a été causée par leurs propres compatriotes. Nous en apprendrons plus sur cette tragédie lors de notre passage à Siem Reap, où il y a des musées dédiés.

Ce qui nous a frappé dès notre arrivée est de voir le peuple cambodgien souriant et accueillant malgré tout ce qu’ils ont pu subir il y a 40 années. Dans la rue, sur la route, on nous gratifie de grands sourires et de « hello » en passant. Mais nous arrivons dans la partie Est du Cambodge, une région peu peuplée et encore authentique. En sera-t-il de même dans les autres régions ?

La deuxième chose qui nous a étonné, c’est que deux monnaies sont utilisées : le riel cambodgien et… le dollar américain ! Dans les restaurants, les agences ou les guesthouses/hôtels, le prix affiché est le plus souvent en dollars pour les touristes. On paye en dollars et on nous rend la petite monnaie en riels (4000 riels = 1$), ce qui nous force à une petite gymnastique mentale !

Visite des cascades et du lac Yeak Laom

Pour notre première journée à Banlung, nous décidons de louer une moto à notre Guesthouse pour explorer les environs. Claire a repéré deux cascades et un lac tout proches, où la baignade sera appréciable par ces fortes chaleurs.

On découvre rapidement une spécificité de la région : la terre de couleur rouge brique ! Attention aux vêtements, ça tache ! On finira la journée la peau recouverte de poussière orange.

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La cascade de Kachang se trouve à 8 kilomètres de la ville. Il y avait pas mal de monde quand nous y sommes allés, les gamins jouaient dans la cascade soulevant plein de particules. L’eau était marron, ça ne nous a pas donné envie de se baigner. Nous sommes repartis sans trop nous attarder.

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La cascade de Katieng se trouve un petit peu plus loin. Nous l’avons trouvé beaucoup plus sympa. La chute s’écoule d’un mur circulaire qui a été creusé en bas de la roche, permettant ainsi de se rendre à pied derrière le rideau d’eau. On s’est baigné dans la grande vasque formée par la cascade. Massage gratuit en se mettant sous la chute !

Sur la route entre les cascades et le lac, William a fait le coup de la panne à Claire. L’indicateur de la jauge d’essence était en fait bloqué… Heureusement, la panne est arrivée juste devant une petite échoppe qui vendait des bouteilles d’essence.

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Le lac Yeak Loam, d’origine volcanique, émerge d’une végétation luxuriante. Pour les populations minoritaires ce lac est sacré. Il est situé en zone protégée depuis 1995. Avec sa forme circulaire parfaite et ses eaux claires, il est réputé pour être un des joyaux du Cambodge. Il fait partie des « highlights » à voir dans la partie Est du pays. Mais pour un joyau, nous nous attendions à beaucoup mieux… Il est vrai qu’il y avait énormément de monde ce jour là, en raison du Nouvel An, mais nous avons pu nous trouver un coin tranquille de l’autre côté du lac. Mais même sans ça, le lac ne nous a pas paru spectaculaire.

Nous n’avons pas visité la cascade de Cha Ong, a priori la plus belle du coin, car selon les locaux il n’y avait plus d’eau à cette période de l’année.

Visite des villages ethniques

Nous étions venus à l’origine à Banlung pour rencontrer les minorités ethniques de la région, qui possèdent une forte identité culturelle. Ils sont notamment animistes, c’est-à-dire qu’ils croient que les êtres vivants, les objets ou les éléments naturels sont animés par des esprits pouvant agir sur le monde, de manière positive ou négative. Ils ont également des cimetières atypiques : dans la jungle, ils sont pourvus de totems, sculptures des défunts visant à protéger les tombes. Dario et Mara, que nous avions rencontrés à Muang Ngoy, nous avaient conseillé d’y aller avec un guide pour mieux comprendre les mœurs et coutumes de ce peuple très particulier.

Mais pas de bol pour nous, toutes les agences fermaient pour cause de Nouvel An khmer. La majorité des guides allaient passer les fêtes en famille, alors difficile d’organiser un tour… Une mec d’une agence qui s’apprêtait à fermer boutique nous avait bien donné le contact de son frère qui allait faire le Nouvel An dans le village de Phak Nam. L’idée était de rejoindre ce village par nos propres moyens et de contacter cette personne en arrivant pour qu’il nous fasse visiter les environs. Sauf qu’on n’avait pas de moyen de communication une fois sorti du wifi de la guesthouse. Et qu’on n’a pas pu s’organiser avec le-dit frèrot suffisamment rapidement.

Du coup, comme ça sentait le sapin, on a décidé de ne pas s’attarder dans le coin, qui de toutes façons allait être mort pendant quelques jours, et de continuer notre route.

Où loger à Banlung ?

Chambre au Courtyard Guesthouse avec salle de bain privée, moustiquaire et ventilateur à 5 $/nuit pour 2 personnes (soit 4.30 €). Les gérants sont tout gentils. Location de scooters. Ils ont aussi une petite carte de plats à commander, ce qui était bien pratique avec la majorité des restaurants fermés pour le Nouvel An.

Où (bien) manger à Banlung ?

Le Green Carrot est une adresse connue à Banlung. Nous avons été un peu déçus par la qualité des plats, mais peut-être qu’on est mal tombé. Par contre les cocktails sont originaux et bons. 

Le Café Alee est un resto sympa, avec une jolie vue sur le jardin de bananiers et papayers. On y a testé le Amok, spécialité cambodgienne à base de poisson ou poulet cuit dans une feuille de bananier, avec du lait de coco et des épices.

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Autres infos pratiques pour Banlung

Coût du bus ;Don Det-Banlung : 180 000 kip/p (soit 18 €). 8h30 de trajet, 220 km
Coût de location moto : 5$/jour
Entrée de la cascade Kachang : 1$/p
Entrée de la cascade Katieng : 2000 riels
Entrée du lac : 2$/p

Bilan ?

Notre séjour à Banlung a été assez décevant, mais cela résulte sûrement du fait qu’on soit tombé pendant le Nouvel An khmer où tout était fermé.

Prochaine destination : Kratié, une petite ville au bord du Mékong

2 commentaires sur « (J+243) Cambodge – Banlung et la province de Ratanakiri »

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