13 mars 2018

Après notre super boucle à moto dans les montagnes de la région de Ha Giang, nous partons pour Sapa et ses fameuses rizières, où nous passerons les derniers jours en compagnie de Nicolas et Marielle.

 

Nous partons en bus de Ha Giang vers 09h30. Le trajet sera long et fatiguant : chaleur dans le bus, route sinueuse, retard… Le trajet n’est pas seulement difficile pour nous : nous voyons des locaux vomir très discrètement dans de petits sacs plastiques, en se tournant vers la fenêtre, puis jeter le sac en question sur le bord de la route pendant que le bus roule. Pas de bruit, pas d’odeur, la classe !

Mais heureusement tout a une fin : nous arriverons à Sapa à 16h30, après 9h30 de trajet pour 220 kilomètres, soit une vitesse moyenne d’escargot de 25 km/h !

Infos pratiques :

Bus Ha Giang – Hanoï : 180 000 VND/personne, soit 6,5 €.

Sapa est une ville de la province de Lào Cai, située dans le nord-est du Vietnam. A 1600 mètres d’altitude, elle se trouve aux pieds du Mont Phan Xi Păng (Fansipan), culminant à 3143 mètres de haut.

 

Célèbre pour ses rizières en terrasse de la vallée de Muong Hoa et la présence d’ethnies minoritaires locales, telles que les Hmong, les Tay et les Dao, la ville de Sapa est devenue une destination très prisée pas les touristes locaux et étrangers. Dans la ville, plus grand chose d’authentique, le tourisme de masse a fait pousser les hôtels jusqu’à haut dans le ciel. Les minorités viennent littéralement harceler les touristes pour les guider en trek ou leur vendre de l’artisanat, avec leurs intonations de voix un peu geignarde : « You buy from meeeeee ? Pleaaaaase ! Trekkiiiiing ? Homestaaaay ? » (Oui, ça commence un peu à nous courir sur le haricot).

 

Sur des blogs, certains chemins de randonnée sont décrits comme des « autoroutes à touristes ». De nombreuses boutiques vendent des vêtements de montagne à prix compétitif, vraisemblablement en grande majorité de contrefaçon. La marque North Face North Fake est partout…

Nicolas et Marielle renouvellent leur garde-robe tandis que nous en profitons pour racheter de nouvelles paires de chaussures (les nôtres ne tiendront vraisemblablement plus longtemps…). En revenant à l’hôtel, Nicolas retourne les chaussures de William et se marre : la célèbre marque de semelles Vibram, utilisée pour les chaussures de randonnée ou d’hiver, a été remplacée par… « Viarbm » !!! Il fallait le voir !

 

MAIS,

Sapa n’en est pas moins une magnifique région, où la vie rurale et l’activité paysanne sont encore fortement présentes. Les rizières peuvent être observées toute l’année, à différents stades de culture, la meilleure saison était d’août à octobre où les rizières sont vertes et le climat clément. Mieux vaut donc rapidement s’éloigner de la ville pour aller découvrir la campagne environnante…

Après avoir trouvé un logement, nous partons nous renseigner pour un trek le lendemain dans les rizières. Nous ne disposons pas de beaucoup de temps, Nicolas et Marielle doivent repartir dans deux jours pour Hanoï afin de reprendre leur avion. Au final, nous décidons de nous balader par nous-mêmes dans les rizières, Maps.me indique quelques chemins de randonnée. Nous ne pourrons pas dormir chez l’habitant puisqu’il est a priori « interdit » d’y aller sans être dans un tour organisé, qui sont bien sûr très chers…

Le soir-même, une épaisse brume tombe sur la ville. Une véritable purée de pois… On y voit pas à 20 mètres !

 

Un froid humide qui transperce les os s’installe également. Ayant laissé toutes nos affaires chaudes aux parents de William, excepté une polaire, Claire apprécie la veste supplémentaire que lui prête Marielle. William, lui, a le sang chaud ! En se mettant sous la couette, on découvre que le matelas est chauffant ! Le kiff total !!

Le lendemain on met le réveil à 07h00. En jetant un coup d’œil par la fenêtre, on s’aperçoit que le brouillard est toujours là. Bon, autant rester couchés parce que là impossible de voir les rizières !

La brume finit par se lever (un peu) vers 10h, nous nous mettons en route. Nous commençons par descendre le long de cultures maraîchères en bordure de la ville.

 

Puis nous retrouvons le chemin qui va jusqu’à Lào Chai où nous arrêterons pour manger. En descendant dans la vallée, nous passons par de jolies rizières embrumées, où batifolent quelques animaux de ferme : cochons, poules, buffles d’eau…

 

Les rizières ne sont pas encore vertes car le riz est en train d’y être repiqué et le sol est gorgé d’eau.

 

Nous poursuivons ensuite jusqu’au village de Ta Van, que nous atteignons en fin d’après-midi.

 

Bonjour, je promène mon buffle !

Nous y goûtons le « Egg coffee« , un café aux œufs qui est une spécialité vietnamienne, plus précisément d’Hanoï, et sa déclinaison pour les non amateurs de café : le « Egg chocolate ». La boisson est surmontée d’une délicieuse mousse à base de jaunes d’œuf, de lait concentré sucré et de café (ou chocolat).

Où dormir à Sapa ?

Nous avons logé au Mountain clouds Sapa Hostel. Nous avons pris une chambre pour quatre, avec deux grands lits (chauffants !) pour 300 000 VND, soit un peu moins de 11 €.

Où manger à Sapa ?

A Sapa, nous avons goûté une sorte de « pizza vietnamienne » en street-food : un mélange d’œuf, d’oignons verts et de crevettes séchées cuits à la braise sur une galette de riz.

Une des spécialités de Sapa est le poisson d’eau douce élevé dans les eaux fraîches de la région : on trouve beaucoup de restaurants présentant des esturgeons et truites arc-en-ciel dans des aquariums en devanture.

 

Nous y avons goûté dans un restaurant de la ville (impossible de nous rappeler du nom !) : esturgeon au court-bouillon avec de l’oignon vert, truite grillée. Nous avons aussi commandé des brochettes et du « bamboo rice » (riz collant cuit dans du bambou).

 

Le tout avec de l’alcool de riz maison, vendu à un prix dérisoire dans des petites bouteilles en plastique.

Bilan ?

Sapa ne comptera pas parmi nos destinations préférées du Vietnam. C’est sûr, la saison n’était pas idéale : nous étions en fin d’hiver/début de saison sèche où les rizières viennent d’être plantées et le climat était encore bien froid et humide.

Nous manquions également de temps pour faire un trek dans des villages plus éloignés de la région et passer une nuit chez l’habitant, pour rechercher plus d’authenticité. Mais nous tenions à avoir un aperçu des rizières de Sapa.

Au final, nous avons fait notre randonnée dans les environs proches de Sapa mais nous avons été plutôt tranquilles. Nous n’étions peut-être pas dans les rizières les plus belles de la région, mais le ciel étant resté voilé toute la journée, on n’a peut-être pas loupé grand chose… Le lendemain par contre, il a fait un grand ciel bleu, et la vue devait être plus dégagée. Pas de bol pour nous, c’était le jour de notre départ ! Comme quoi, la météo peut fortement varier d’un jour sur l’autre…

C’est malheureusement l’heure des aurevoirs à Marielle et Nico, qui doivent repartir à Hanoï pour leurs vols de retour en France et en Allemagne. Merci d’être venus knous voir les amis, on aura passé deux superbes semaines avec vous !

Nous, nous continuons vers l’ouest pour rejoindre la frontière avec le Laos.

Prochaine étape : Điện Biên Phủ, le théâtre de la bataille éponyme entre les vietnamiens et les français qui se soldera par une cuisante défaite de l’équipe bleu-blanc-rouge