(J+144) Nouvelle-Zélande – Hokitika, ses vers luisants et ses kiwis

Hokitika est une petite ville qui ne paye pas de mine située sur la côte Ouest de l’île Sud, dans une région pas vraiment touristique, mais en réalité nous avons découvert dans cette ville des petits trésors qui ont fait chavirer nos cœurs !

6 janvier 2018

Hokitika est une petite ville qui ne paye pas de mine située sur la côte Ouest de l’île Sud, dans une région pas vraiment touristique, mais en réalité nous avons découvert dans cette ville des petits trésors qui ont fait chavirer nos cœurs !

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Hokitika est une petite ville de 3 400 habitants. Nous étions juste de passage dans cette ville, après notre passage aux glaciers, avant de rallier la partie nord de l’île du Sud.

10 kilomètres au sud de la ville, se trouve une très grande plage de galets déserte, accessible par une petite balade, Mananui bush walk. Il y est normalement possible d’y voir des lions de mer, mais ils étaient absents lors de notre passage

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Le centre national de kiwis

Nous avons visité le « National Kiwi Center » d’Hokitika, où nous avons pu voir deux jolis petits kiwis bruns et des énormes anguilles de Nouvelle-Zélande.

Les kiwis sont des oiseaux endémiques de Nouvelle-Zélande, classés en danger d’extinction. En effet, ce sont des proies faciles pour les « nouveaux » prédateurs, introduits dans le pays comme les furets, les hermines, les opossums, les chats ou les chiens.
Il n’existe pas une mais cinq espèces de kiwis en Nouvelle-Zélande :

  • le kiwi austral (Apteryx australis) ou kiwi tokoeka
  • le kiwi d’Okarito (Apteryx rowi) ou kiwi rowi
  • le kiwi d’Owen (Apteryx owenii) ou little spotted kiwi
  • le kiwi roa (Apteryx haastii) ou Great spotted kiwi
  • le kiwi de Mantell (Apteryx mantelli) ou Brown kiwi

Les kiwis sont des animaux nocturnes. Pour les voir dans le centre, le jour et la nuit ont été inversés. Il est donc possible de les observer dans leurs cages plongées dans le noir (la nuit pour eux) avec de la lumière rouge. Nous avons pu assister au nourrissage des kiwis, et avoir la chance de les voir sortir de leurs cachettes car les kiwis sont très furtifs. Ils sont à peine visibles lorsqu’ils se déplacent aux pieds des arbres, parmi les cailloux et les branches. Ce sont des oiseaux tout dodus, courts sur pattes, avec un long bec qu’ils plongent dans la terre pour chercher vers de terre et insectes. Leurs ailes sont atrophiées et ils ne peuvent donc pas voler. Leurs plumes sont tellement aériennes et duveteuses qu’on dirait qu’ils sont recouverts d’un pelage touffu. On a passé un long moment à observer derrière la vitre ce fabuleux oiseau si étrange. Fait surprenant : la femelle kiwi ne peut pondre qu’un seul œuf à la fois, et pour cause : l’œuf occupe quasiment la moitié de son corps ! C’est un des ratios les plus importants entre un oiseau et son œuf

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Les anguilles géantes de Nouvelle-Zélande sont aussi endémiques et en danger d’extinction. Les mâles sont généralement mâtures vers 24-27 ans, mais certaines femelles atteignent les 100 balais avant de migrer pour leur reproduction. Les anguilles du centre sont des femelles qui ont plus de 80 ans et la « grand-mère » avait atteint l’âge de 130 ans avant de malheureusement décéder quelques mois avant notre visite. Nous avons également profité du nourrissage des anguilles pour les voir de plus près. Les anguilles sont très paresseuses : elles sont complètement immobiles (on a même pensé que certaines, la tête à l’envers, étaient moribondes !) et ne dédaignent se mouvoir que lorsqu’elles ont un petit creux. Et encore : elles ne se nourrissent pas tous les jours tellement leurs dépenses en énergie sont faibles ! Nous avons pu nourrir ces vieilles dames et les toucher : leur peau est toute flasque et visqueuse !

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Le centre comporte également de nombreux aquariums, ainsi qu’un lac artificiel où on peut s’essayer à la pêche à l’écrevisse. Il nous était conseillé d’accrocher un morceau de viande à un crochet sur une canne à pêche, laisser tomber l’appât dans les rochers et gravats au fond du lac, prendre son mal en patience et attendre qu’une écrevisse pointe le bout de son nez pour grignoter l’appât. Après « y’a plus qu’à » l’attraper et la remonter au filet. Plus facile à dire qu’à faire…

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Oh ! Nous avons aussi croisé notre mascotte

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On sera resté au final 2h30 dans ce petit centre ! Et pour un prix beaucoup plus raisonnable qu’à Queenstown : 24 $NZ/personne.

Les glow worms de Hokitika

Nous avions vu dans les commentaires de l’application Campermate, que juste à côté de notre camping se trouvait une « Glow worm dell », une voûte à vers luisants. Les avis de ceux qui s’y étaient rendus étaient plutôt enthousiastes.

Nous avons donc attendu 23h, après notre repas dans le van, pour nous mettre en route. Téléphone en main pour nous guider avec le GPS et lampes frontales vissées sur la tête, nous avons dû emprunter un petit chemin dans la forêt pendant 15 minutes puis rejoindre la route. Heureusement que nous avions l’application Maps.me, car il aurait été difficile voire impossible de trouver le site sans cette aide et sans lumière. Près de la route, un tout petit panneau dans le fossé indiquait « Glow worm dell » et désignait l’accès par un petit tunnel, de 1.5 mètre de hauteur. Il fait tout noir mais on se penche en avant pour s’engager dedans. Et là… quelle surprise ! Quelle merveille ! On lève les yeux et on voit un milliers de petites lumières accrochées sur les parois. Après avoir fait deux pas, on sort du tunnel et déboule dans un bosquet et on s’aperçoit qu’on est littéralement entouré de vers luisants

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Le moment est si beau et inattendu qu’on en a le souffle coupé. En levant la tête vers le haut des arbres, on peut voir les vers luisants dans l’ombre des arbres qui se confondent avec les milliards d’étoiles qui illuminent le ciel ce soir-là, visibles au travers des trous dans le feuillage. Une continuité parfaite : deux lumières sur fond noir qui n’ont pas la même origine. On a l’impression d’avoir des étoiles juste devant nos yeux, à quelques mètres de nous…

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Ce glow worm dell n’est pas touristique, il n’est pas indiqué dans les guides. Nous étions seuls dans ce monde magique et nous avons pu observer de plus près l’origine de cette source lumineuse : ce sont de minuscules vers carnivores produisant de la lumière pour attirer leurs proies. Ces vers luisants sont en fait des larves d’un diptère (une petite mouche quoi !), Arachnocampa luminosa. A ne pas confondre avec certains coléoptères produisant de la lumière comme le « vrai » ver luisant, le Lampyre (Lampyris noctiluca) ou la luciole (Luciola lusitanica).

Ces vers luisants produisent de la lumière par bioluminescence pour attirer leurs proies, principalement des moucherons, dans leurs fils de soie gluante qu’ils laissent tomber comme des lignes de pêche. Quand un insecte est pris dans la toile, les vibrations qu’ils provoquent sont ressenties par le ver. L’insecte se retrouve rapidement paralysé par l’acide contenu dans le mucus recouvrant les fils de capture. Tel un pêcheur, le ver n’a plus qu’à remonter sa proie avant de lui aspirer toute sa substance. Mon dieu, un ver qui se prend pour une araignée !!

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Les vers luisants émettent de la lumière grâce à une réaction chimique se produisant dans un organe dédié. Cette réaction consommant beaucoup d’oxygène, Dame Nature a prévu en conséquence un petite poche d’oxygène autour de l’organe lumineux. Cette poche joue le double rôle de réflecteur qui concentre la lumière.

Nous sommes restés un long moment à profiter de ce superbe endroit. En repassant la tête sous le tunnel, nous retournons à la « vraie » vie : la nuit, la route, le bruit de la ville au loin. On a l’impression d’avoir été catapulté dans un monde parallèle…

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Excités par cette expérience grisante, on décide de reprendre le van (il était près de minuit) et de rejoindre Hokitika où nous avions vu qu’il y avait également un « Glow worm dell » dans le centre-ville, sûrement plus « touristique » car indiqué dans les guides.

Nous arrivons au site 20 minutes plus tard. Ce dernier est en bord de route. Un petit chemin en gravier permet d’accéder aux parois voutées. Rien à voir avec ce que nous venions de vivre : l’arche est beaucoup plus large et les parois où sont accrochés les vers luisants sont protégées par une barrière à 5 mètres de distance, ce qui est très louable pour la protection de ces petites bêtes mais gâche considérablement la magie du lieu. Et encore, nous pouvions nous estimer heureux car nous étions seuls, alors que certains commentaires de Campermate mentionnaient une expérience polluée par des dizaines de lumières de smartphone et des touristes trop bruyants…

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Où camper à Hokitika ?

Nous avons passé la nuit à 10 kilomètres de la ville, dans le petit camping de Woodstock domain (5$ pp). Les lieux étaient très propres. Et l’expérience de la Glow worm dell à 15 minutes à pied a été fantastique !

Carte de notre itinéraire

Bilan ?

Nous avons été complétement scotchés par la Glow worm dell de Hokitika. Ce moment féerique nous a émerveillé, c’est pourquoi nous l’ajoutons à notre Carte des Coups de Cœur !

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Nous avons également beaucoup apprécié le National Kiwi Center, où nous avons pu admirer les ravissants kiwis bruns.

Prochaine étape : nous traverserons une nouvelle fois la Nouvelle-Zélande d’Ouest en Est pour aller goûter à la fameuse langouste de Kaikoura, une ville située sur la côte Est de l’île sud du pays !

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