15 novembre 2017
Plusieurs personnes nous ayant vanté les mérites et les beautés de ce parc et présenté la région comme un petit joyau de la nature au Brésil, nous avons rajouté cette étape dans notre itinéraire initial de tour du monde. Chapada Diamantina, nous voilà !
En quittant, non sans regrets, Salvador et ses saveurs afro-brésiliennes, nous nous dirigeons vers l’intérieur des terres pour nous rendre à Lençois, une des principales villes du Parc Chapada Diamantina.
« Chapada » signifie « Plateau » et « Diamantina » fait référence à l’activité de recherche de diamants ayant au lieu dans la région au milieu de 19e siècle. Par contre, contrairement aux autres parcs nationaux, les activités économiques et les habitations sont encore tolérées à l’intérieur du périmètre.
Après un trajet de 6h, notre bus arrive à Lençois, petit village de 10 000 habitants, mais à une heure un peu trop matinale : 04h45 ! Il fait encore nuit et pas un chat dans les rues. Après avoir erré sans but dans les rues de cette petite ville, on s’échoue sur un banc de la place publique en attendant des heures un peu plus raisonnables… Claire termine sa nuit et William joue la sérénade au ukulélé
Après avoir trouvé un hostel, posé nos affaires (et fait une petite sieste au passage), on repart tranquillement mieux découvrir la ville et se renseigner sur les treks. Les possibilités sont multiples : Chapada Diamantina est un parc immense de 1500 km² avec 300 cascades (alimentant 60% des besoins en eaux de toute la région de Bahia !), des montagnes, forêts, falaises…
Au détour des visites d’agences, nous tombons sur Sparrow, un guide local qui nous propose ses services en direct. Après avoir discuté de l’itinéraire, de la logistique et des prix, on se met d’accord pour un trek de 4 jours : 3 jours dans la vallée de Pati et 1 jour pour voir la cascade Fumaça (« la Cascade de Fumée »)
En attendant le départ au lendemain, on va se baigner à la Cascade do Serrano en fin d’après-midi, à 15min à pied du centre ville. Là, de grosses marmites permettent de faire trempette dans une eau un peu fraîche et très colorée : la rivière est de couleur rouille, en raison de la présence de minéraux dans la roche et d’algues, mais néanmoins limpide.
Le soir, on se balade dans les rues tranquilles de Lençois, remplies de petits bars et restaurants tous aussi sympathiques les uns que les autres.
Randonnée dans la Chapada Diamantina
J1 : Le lendemain, Sparrow vient nous chercher comme prévu et nous partons en voiture pour rejoindre la vallée de Pati, et plus précisément le village de Guiné à 2h30 de route, point de départ du trek à l’ouest du Parc.
Nous ajoutons à notre sac le matériel de campement prêté par Sparrow (une tente, des matelas de sol et deux duvets) et nous nous mettons en route.
Sparrow trompe bien monde : il a 42 ans mais en paraît 10 de moins, et il est de petite carrure mais tout en muscles. Son sac à dos est énorme et on voit à peine ses petites jambes dépasser lorsque l’on marche derrière lui. « Hé hé, ne vous inquiétez pas« , nous annonce-t-il, « vous n’allez pas avoir faim. Mon sac est rempli de vivres« .
Nous commençons par monter le long de la falaise puis traverser un grand plateau à la végétation basse. Cette partie de la randonnée est à notre sens ennuyante : on marche pendant 2h avec quelques montagnes au loin, mais trop éloignées pour en apprécier pleinement le relief. De plus, le chemin est boueux et il faut redoubler d’attention pour ne pas s’en mettre (trop) sur les baskets
Par contre, on croise de très jolies fleurs sur la route !
Après un pique-nique rapide de sandwichs saucisson/fromage et de cake à la banane, on se remet en marche et on se dirige vers le bord du plateau. La végétation se fait plus haute, plus variée.
Après quelques kilomètres de marche, on entend le bruit de l’eau qui coule et nous longeons une petite rivière. Quand nous la croisons, Sparrow nous dit « Voici votre douche pour ce soir » ! On continue encore un peu et nous arrivons en haut d’une falaise, au sommet d’une cascade de 300m créée par la rivière que nous avons longé. Et c’est là que nous camperons, à 10m du bord, avec une vue imprenable sur la vallée !
William l’intrépide n’hésite pas à se pencher au dessus du vide pour admirer l’impressionnante cascade de haut en bas. C’est un peu plus difficile pour Claire, sujette au vertige, qui s’approche à tâtons (mais pas trop quand même) du bord de la falaise
Une fois notre tente montée, Sparrow prépare son « espace cuisine » et étale par terre toutes les vivres qu’il y avait dans son sac à dos. Mazette coco ! C’est vrai qu’il était chargé : légumes, fruits, riz, pâtes, patates, huile d’olive, épices, crackers, miel, cocottes, planche à découper, couverts en métal, etc… On ne risque pas de mourir de faim en effet !
Pour l’eau, Sparrow nous dit qu’on peut remplir nos bouteilles d’eau directement dans la rivière. Mmh… et si y’a des bêtes crevées ou des animaux qui font leurs besoins dans le cours d’eau en amont ? Mais bon, apparemment tout le monde fait comme ça ici et il n’y a jamais de problème… On hésite quand même un peu à prendre la première gorgée de cette eau couleur rouille… Mais tout s’est bien passé, on n’a pas été intoxiqué !
Plus tard, pendant que nous nous baignons dans la rivière, Sparrow nous concocte un repas de rois : purée maison, riz au curcuma et mijoté de poulet oignons, gingembre et ail ! Un concentré de saveurs exotiques sous les étoiles en haut d’une falaise de 300m. Un régal ! On se rappellera de ce gingembre goûteux et épicé… On s’endort sur le dos comme des bébés, la peau du ventre tendue
J2 : Le lendemain matin, on se réveille avec l’odeur du café dans les narines. Sparrow nous attend déjà avec une super salade de fruits : papaye, raisins, banane, pomme, goyave, mangue, kiwis… Pour faire le plein de vitamines avant cette nouvelle journée de marche.
Nous croisons en route plein de belles orchidées, même si ce n’est pas la bonne période. Sparrow nous dit qu’en pleine saison, on ne sait plus où donner de la tête tellement il y a d’orchidées ! En descendant, la végétation se transforme en forêt et il fait plus humide.
On se régale de délicieuses baies sauvages qui ressemblent à des myrtilles sur le bord du chemin :
♪♫ Un kilomètre à pied, ça use ça use… Un kilomètre à pied, ça use les souliers ! ♫♪
On s’arrête pour déjeuner à notre campement du soir : en bord de rivière, au pied de la première des trois cascades Dos Fundis.
Pour notre pause repas, Sparrow nous prépare une salade toujours aussi savoureuse : concombre, tomates, carottes et betterave râpées, raisins secs, mangue, et beaucoup d’ail et de gingembre râpés, avec de l’origan et du curcuma ! Décidément Sparrow est un fin cuisinier malgré le peu de moyens à sa disposition…
Mais le temps se gâte : le ciel se couvre et la pluie commence à arriver par petites gouttes. Nous ne pourrons donc pas aller voir la Grotte do Morro do Castelo comme il était prévu, mais nous descendons voir les deux autres cascades et prenons le temps de se baigner.
Le soir, profitant que la pluie ne soit pas encore là, nous préparons un feu de camp, entourés par les lucioles qui virevoltent autour de nous.
Pendant ce temps, Sparrow nous prépare le repas, toujours avec la même qualité : des plats simples mais riches en goût, ravissant l’estomac et les papilles. Pour le repas de ce soir-là : des pâtes avec une sauce maison tomates/poivrons/carottes râpées mijotée de nouveau avec beaucoup d’épices, d’ail, de gingembres et d’oignons, et servie avec un œuf sur le plat. Ce soir-là encore, on dormira sur le dos…
Malheureusement, le temps n’a pas tenu et les orages ont craqué dans la nuit. Il a plu jusqu’au lendemain matin…
J3 : la mine déconfite, on se lève sous la pluie, notre tente a pris un peu l’eau dans la nuit. Mais Sparrow nous attend avec un café chaud réconfortant et une belle salade de fruits. On prend le petit-déjeuner à l’abri sous un rocher en attendant que ça se calme.
Nous levons le camp vers 09h00 mais le niveau de la rivière a un peu augmenté : nous sommes obligés de nous déchausser à plusieurs endroits pour traverser. Nous remontons ensuite vers le plateau : une belle grimpette bien raide qui nous coupe le souffle
On traverse de nouveau le plateau pendant quatre heures sous un temps maussade et ce n’est pas une partie de plaisir, d’une part pour le paysage peu intéressant, et d’autre part pour l’état du chemin qui n’est plus boueux mais complètement inondé après la pluie de la nuit dernière. Quand on pense que quelques heures plus tôt on s’était efforcé de garder les chaussures sèches en traversant pieds nus la rivière, c’est peine perdue…
Et cela s’empire, nous finirons donc notre marche de la journée sous la pluie jusqu’à notre arrivée à la ville de Bomba à l’ouest du Parc vers 17h00.
Nous devons y retrouver notre chauffeur pour nous emmener à Caeté-Açu à une dizaine de kilomètres plus au nord pour y passer la nuit. Chance pour nous, nous sommes les premiers sur les lieux et nous en profitons pour nous mettre à l’abri d’une échoppe et commander un caldo de caña (jus de canne à sucre) et un pastel de fruit du Jacquier.
Le fruit du Jacquier est surprenant : venu directement d’Inde, ce fruit commence à être en vogue chez les vegans car la cuisson des jeunes pousses, avec l’assaisonnement adéquat, a un goût de viande. On a essayé et c’est bluffant : ce pastel végétarien a le goût d’un chausson fourré à l’émincé de porc !
Nous étions censés camper à Caeté-Açu, mais vu la météo désastreuse, Sparrow a changé les plans et nous a trouvé une chambre dans une posada. On ne refusera pas une douche chaude et un bon lit ! Malheureusement pour nous, nous ne profitons pas de la bonne petite cuisine de Sparrow ce soir-là : nous nous rabattons sur un restaurant local de la ville, avec une cuisine simple et efficace.
On était au final assez ravi de dormir dans un vrai lit mais nous nous sommes battus toute la nuit avec des moustiques-ninjas super rapides et invincibles, ce qui n’aura finalement pas été de tout repos !
J4 : au réveil, Sparrow nous attend dans la cuisine commune avec de quoi tenir pour la dernière journée : un bon café et… oh surprise ! Un super petit déjeuner salé : un succulent couscous bahianais. Il s’agit d’un gâteau de semoule de maïs, agrémenté de raisins secs et de fromage fondu, et servi avec des œufs au plats sur une compotée de tomates/oignons. Si avec ça on n’a pas d’énergie…
Nous avons prévu pour cette dernière journée de faire une randonnée de 12km aller-retour pour aller voir la fameuse cascade de Fumaça dans la Vale do Capão
Une bonne partie du chemin est toujours inondée, et nous finissons par marcher complétement dans l’eau pour ne plus perdre de temps. De toutes façons nos chaussures n’ont pas eu le temps de sécher de la veille…
Nous arrivons au sommet de la cascade vers 11h00, sous la bruine, et malheureusement le brouillard nous empêche d’admirer le paysage. Nous attendons donc l’éclaircie. Parfois, le vent chasse la brume et nous arrivons à voir le pied de la cascade, 380m en dessous de nous ainsi qu’une partie de la vallée. On se penche au dessus du précipice (William debout et Claire à plat-ventre) pour observer cette merveille de la nature : c’est vertigineux !
Nous repartons vers 13h00 pour Caeté-Açu, après avoir attendu 2h une grande éclaircie qui n’est jamais venue, seulement quelques petites trouées. Notre chauffeur nous attend pour nous ramener à Lençois, à 2h de route.
Le lendemain, 15 novembre, c’est l’anniversaire de William !! On avait prévu de passer une journée à Lençois et d’aller se baigner dans la rivière à côté, avec une petite bouteille de rouge et le ukulele, mais il a plu toute la journée… On est donc resté tranquilles dans notre chambre d’hostel, à jouer du ukulélé, travailler sur le blog et cuisiner nous même notre repas du midi. Mais on s’est quand même débouché une bonne petite bouteille de vin rouge de Reservado Malbec 2016 à midi et mis un briquet en guise de bougie sur un gâteau !
Le soir, on est allé dans un bon petit restaurant de la ville, siroter une caïpirinha et se délecter des plats savoureux proposés : porc croquant en entrée, saumon sauce mangue et riz coco et viande carne del sol cuite au feu de bois sur lit de purée de patates douce.
Infos Pratiques pour visiter :
Pour les treks :
On avait envisagé de randonner en autonomie mais l’organisation nous a paru vite compliquée en raison de la taille du parc. Pour voir les coins intéressants, il est nécessaire d’avoir une voiture car il n’y a pas de bus : donc passer par une agence est plus simple !
Les tarifs en agence sont assez chers (environ 500 reals par jour et par personne, soit 130€) mais nous avons eu la chance de tomber sur Sparrow qui était prêt à négocier. L’Agence des guides du Parc (ACVL) propose également des prix intéressants après discussion (environ 200 reals par jour et par personne, soit 52€).
Sparrow est un super guide qui a la discussion facile, et c’est aussi un excellent cuisinier qui a été aux petits soins pour nous ! Sparrow travaille en freelance à son propre compte : il propose ses services de guide à différentes agences ou passe en direct avec ses clients. N’ayez aucune crainte, Sparrow connait la Chapada Diamantina comme sa poche depuis plus de 20 ans qu’il y habite !
Voici ses coordonnées pour passer en direct avec lui. Pour les tarifs, Sparrow se montre ouvert à la discussion.
Téléphone : +55 75 9875-4475
Facebook : Valmir Brito (Pardal) – Lençois
Où manger à Lençois?
Lençois regorge de petits restaurants, bars et cafés. Voici les adresses faites et qu’on a aimé :
Garimpo Café (dans la rue qui monte en face du marché culturel) : pour son couscous bahianais, ses crêpes au manioc et ses jus à petits prix (10 reals le couscous ou la crêpe).
Beco’s Bar (dans une petite rue à l’angle de la pharmacie Diamante) : restaurant plus pour les locaux que pour les touristes, cuisine simple et bonne au tarif économique (15 reals le plat).
Grisante (en face de la banque Banco do Brasil) : restaurant économique. Leur spécialité est le bifteck parmegiana avec beaucoup de sauce tomate et de fromage.
Restaurant Lampiao : restaurant choisi pour l’anniversaire de William ! Les caïpirinhas citron et ananas sont très bonnes, leurs plats sont délicieux et le cadre est sympa. On regrettera juste que le vin rouge sorte du frigo !
Où loger à Lençois ?
L’hostel Cachoeira propose des prix intéressants par rapport aux autres logements (70 reals la chambre, soit 18€).
Bilan ?
Lençois est un charmant petit village où il fait bon rester quelques jours, pour aller se baigner à la rivière et se délecter dans les petits restaurants et bars sympas de la ville
On nous avait dit que le Parc Chapada Diamantina était un coin pour les randonnées nature. Malheureusement, le temps ne nous aura pas permis de bien apprécier les richesses du parc : nous avons subi la pluie la moitié du temps.
Super balade
On fera le même type de rando sur la baguette de Pain?
Bises
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Il n’y a pas de cascades aussi vertigineuses en Nouvelle Caledonie, mais il y a largement de quoi se régaler tout autant ! Gros bisous
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« Notre prochaine étape du tour du monde : Rio de Janeiro, capitale du Brésil ! »
(mon prof de Géo vient de se retourner dans sa tombe).
🙂
Manu Le Chieur
Sinon: JOYEUX ANNIVERSAIRE WILLIAM
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Merci Manu ! Et oui c’est l’une des (trois?) capitales 😉 on en parle sur notre article de Salvador de Bahia ! Héhéhéhé
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je me boirais une caipi citron ananas moi…. !!!!
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Et tu fais bien !!! c’est vraiment bon !!
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