30 août 2017
En arrivant dans la ville d’Arequipa, nous commençons à prendre de la hauteur ! Avec une altitude de 2335m, l’essoufflement commence à se faire sentir quand on cherche notre hôtel avec nos gros sacs à dos. Nous voici dans les montagnes !
1/ Arequipa et sa magnifique Plaza de Armas
Arequipa est une jolie ville, au centre piéton, plus paisible que les autres villes que nous avons visité.
La Plaza de Armas est le joyau de la ville. De jour, on peut voir les montagnes enneigées qui pointent derrière la blanche cathédrale qui domine toute la place. De nuit, c’est encore plus joli : la place s’illumine, éclairée par la douce lumière des lampadaires et de la cathédrale, apportant une ambiance un peu féerique.
On apprécie de flâner dans les rues d’Arequipa, jusqu’au mirador de Yanahuara, pour avoir un joli point de vue sur la ville.
A Arequipa, nous avons voulu essayer la « chupe de camarones » (soupe d’écrevisses) et le « Cuy chactado » (cochon d’Inde frit), spécialités de la région recommandées par notre amie Alejandra, originaire d’Arequipa. Au Pérou, le cochon d’Inde est un animal d’élevage et non un animal de compagnie. L’animal est arrivé entier dans notre assiette, tout grillé, les quatre pattes tendues… Ça pourrait couper l’appétit à certains, mais pas nous ! La chair est blanche comme le poulet mais fondante. La peau est croustillante. Par contre, il n’y a pas grand chose à manger, il faut ronger les os des petites pattes ! Bon, c’était sympa à faire « pour l’expérience » mais le cuy (se prononce « couille ») n’entrera pas dans le top 5 des plats au Pérou !
Quant à la chupe de camarones, elle ressemble beaucoup aux traditionnelles « sopas de la casa » qu’on mange quasiment à tous les repas (soupe maison avec des morceaux de légumes et un féculent : riz, blé, semoule, quinoa ou pâtes) mais avec des écrevisses entières et une sorte de petite bisque. Mais elle aurait pu être meilleure si elle avait été plus relevée…
2/ Une balade paisible au Couvent de Santa Catalina
Au nord de la Place des Armes, se trouve le plus grand couvent au monde et un des plus importants monuments religieux du Pérou : le Couvent de Santa Catalina, ouvert au public depuis 1970 après avoir été fermé pendant 391 années !
Construit à l’origine en 1579, le couvent a évolué jusqu’au 20e siècle au fur et à mesure des reconstructions nécessaires suite aux tremblements de terre et de l’adaptation des techniques européennes au tuf de lave, matériau principal utilisé pour la construction du bâtiment.
Le couvent est une véritable cité dans la cité pour les soeurs carmélites qui y vivaient cloîtrées (une quarantaine le sont encore aujourd’hui dans le nouveau monastère, non ouvert au public). Sur une surface de plus de 2 hectares, le couvent comprend 3 cloîtres, plusieurs rues, une place, une église, 80 maisons, un réfectoire, un lavoir et même une galerie d’art… Les soeurs s’adonnaient à la prière et aux activités manuelles lors de leur temps libre : broderie, couture, pâtisseries… qu’elles échangeaient ensuite ou vendaient au monde extérieur par le biais de fenêtres en tourniquet.
La visite du couvent est très reposante, les lieux sont calmes, frais et fleuris. Les maisons sont peintes par quartier de couleur bleu azur ou rouge pourpre.
Infos pratiques :
L’entrée est un peu chère pour le pays : 40 soles par personne, soit environ 10€. Mais nous ne l’avons pas regretté. Nous avons choisi la visite libre, sans guide, mais de nombreux panneaux explicatifs (traduits en français) permettent de comprendre la vie dans le couvent. La visite a duré environ 1h30.
3/ L’histoire passionnante de Juanita
Le Musée Sanctuarios Andinos d’Arequipa retrace l’histoire passionnante de la découverte d’une jeune fille inca sacrifiée aux dieux : « Juanita ».
Juanita, ainsi que 17 autres corps, ont été découverts entre 1989 et 1996 au sommet du volcan Ampato. Ce volcan, haut de 6380m, a gardé en son sein cette jeune fille pendant 550 ans. C’est grâce à l’éruption du volcan voisin, Sabancaya, qui a fait fondre les glaces, que la découverte a été possible.
Juanita, qui avait 12 ou 13 ans au moment de sa mort, a été offerte au dieu Apu Ampato par les prêtres incas. C’est la plus célèbre des enfants sacrifiés, et la plus noble également, au vue des vêtements fins et des bijoux précieux qu’elle portait. C’est également celle qu’on a retrouvé au plus haut, au sommet du volcan. Plus âgée que les autres, la reconstitution numérique du visage laisse à penser qu’il s’agissait d’une jeune fille d’une grande beauté, d’une importance particulière pour ce sacrifice.
Les enfants étaient a priori choisis très tôt et étaient élevés par les prêtres Incas à Cusco, centre culturel et religieux.
La jeune fille a dû voyager depuis Cusco jusqu’au volcan Ampato, accompagnée par une cour de personnes importantes de la région. Les conditions de l’ascension ont dû être difficiles quand on voit les chaussons remplis de paille qu’ils portaient, sans compter le mal d’altitude. Juanita a dû être reçue par l’Inca lui-même qui lui a transmis sa divinité. Après de grands rites et festivités, elle aurait été endormie avant de recevoir un coup létal sur la tempe droite.
Le corps de Juanita est aujourd’hui exposé au musée, préservé à la même température glaciale que sur le volcan. Les restes de la jeune fille continuent à être étudiés, observés et conservés par une équipe de scientifiques de l’Université Catholique de Santa Maria.
La découverte de Juanita est inestimable : les études sur son corps ont permis de mieux comprendre les rites incas. Les tissus et liquides organiques étant pratiquement intacts, les bactéries et les virus qu’ils contenaient permettront de livrer des indications sur l’état sanitaire des populations indiennes de l’époque et le contenu de son estomac donnera un aperçu de leur alimentation.
Infos pratiques :
L’entrée est de 20 soles par personne (environ 5€) et comprend une vidéo sur la découverte de Juanita et une visite guidée du musée (habits portés lors de l’ascension, offrandes…) par un étudiant de l’université catholique. Le nôtre s’est avéré passionnant et passionné !
4/ Le trek du Canyon de Colca et ses condors
Plusieurs personnes nous ayant recommandé ce trek, nous sommes partis à la découverte du canyon de Colca, à 3h d’Arequipa.
La plupart des randonneurs font le trek sur 2 jours, mais nous avons choisi de le faire en 3 jours, pour rallonger un peu le circuit et parcourir une partie peu touristique, ce qui nous assurait également d’avoir un guide privé.
Le départ s’est fait d’Arequipa, avec un bus à 3h du matin pour nous emmener à Cabanaconde, départ du trek. Sur la route, nous nous sommes arrêtés à Cruz del Condor pour voir les condors voler dans les courants d’air chaud ascendants du matin. Une vingtaine de condors de 2 à 3m d’envergure planaient au dessus de nous, aucunement perturbés par la centaine de touristes qui les observaient du haut de la falaise. C’est fascinant de les voir tournoyer sans effort, sans un battement d’ailes, juste en pivotant du bout de leurs rémiges primaires (plumes de la main formant la pointe de l’aile).
Après un petit déjeuner à Cabanaconde, nous retrouvons notre guide Carlos qui nous accompagnera pendant ces 3 jours.
La première journée de marche a consisté à dévaler le canyon : 10 km de descente en 5h ! On en a pris direct plein les rotules et les mollets ! On est arrivés à 15h à notre première étape : Llanhuar. Effectivement, comme annoncé par notre agence, il n’y a pas foule : on est seulement 7 touristes (tous français !) à passer la nuit dans ce petit lodge, au bord de la rivière. Après un petit lunch tardif mais bien mérité, on profite des hot springs (sources d’eau chaude) jusqu’à la tombée de la nuit, en accès libre pour les randonneurs faisant escale au lodge. On ne peut pas être mieux : on fait trempette dans les bassins d’eau chaude au fond de la vallée, entourés de nature et de calme ! Chill-out…
Le lendemain, départ vers 7h pour rejoindre le village de San Juan, à l’extrémité Est de la boucle. On longe le canyon, ce qui nous offre de jolies vues. Carlos nous montre sur les arbres les fruits de saison : avocat, chirimoya, papaye… On arrive à San Juan pour la pause déjeuner, et on retrouve à ce moment là le circuit touristique avec plusieurs groupes de randonneurs. Nous avions prévu au départ de rester à San Juan pour passer la nuit, mais n’ayant pas grand chose à faire au village, nous avons décidé avec Carlos de pousser encore un peu jusqu’à l’oasis Sangalle, ce qui nous faisait un peu rebrousser chemin mais nous faisait gagner du temps pour la randonnée du lendemain (et surtout se lever moins tôt !). Sur la route, Carlos nous montre les plantes locales :
Le Molle, plante médicinale connue pour soulager les douleurs musculaires après l’effort (nous en aurons besoin !) :
Le Sancayo, cactus dont le fruit est acide comme le kiwi, utilisé en remplacement du citron pour un « Colca sour » (on aura malheureusement pas l’occasion de goûter !) :
Le Hatupa, plante à la sève très toxique, employée pour brûler et marquer la peau des animaux. A ne pas mettre dans l’oeil car elle peut rendre aveugle !!
Nous découvrons également la cochenille, qui est un parasite des cactus à raquettes (Opuntia), utilisé pour la teinture. William s’en servira pour décorer son bâton de marche, un vrai carnage !
Nous arrivons à l’oasis de Sangalle vers 17h30, étape qu’on avait prévu d’éviter initialement car elle nous paraissait trop touristique et artificielle. En effet, rien à voir avec Llanhuar : 4 lodges, piscines, musique… Mais on profitera tout de même d’une rapide baignade avant la nuit. Au total pour cette 2e journée : 17km en 8h de marche.
La 3e journée a été la plus hardcore ! Départ à 4h45 pour remonter tout le canyon : soit 1200m de dénivelé en 5km ! 3h de montée pure sur une pente à 24% en commençant de nuit à la lumière de la frontale ! Et encore heureux qu’on ait décidé de dormir a Sangalle plutôt qu’à San Juan, sinon ça aurait été 5h de marche ! Certains ont pris des mules pour la montée, mais ils ne sont pas fièrots : ils passent devant nous en baissant les yeux !
Ces 3h de montée ont été éprouvantes… On arrive en haut du canyon un peu avant 8h, lessivés mais heureux !
Après un petit déjeuner à Cabanaconde, direction les hot springs de Yanke, pour se délasser et détendre les muscles qui ont bien travaillé ! Ces hot springs sont moins « intimes » que ceux de Llanhuar, mais présentent plusieurs bassins en plein air à températures différentes, du tiède au brûlant ! La rivière à côté permet de faire une petite coupure de bain glacé avant de retourner dans les bassins d’eau chaude…
Sur la route du retour pour Arequipa, après avoir déjeuné à Chivay, le bus nous dépose à un joli point de vue sur la vallée de Colca, plus large que le Canyon, et avec des cultures en terrasses. Puis, on poursuit la route au Mirador des Volcans, mais on est trop loin pour bien voir, et on marque un dernier arrêt dans la réserve naturelle Salinas-Aguada blancas pour voir lamas et alpagas (ressemblant à des moutons joufflus au long cou) en pagaille. A 5000m d’altitude, William commence à avoir le mal des montagnes. Aïe aïe aïe… Mais ça va mieux en redescendant sur Arequipa.
Voici une vidéo pour cet article, où nous avons fait chauffer le drone :
Infos pratiques :
Après avoir fait plusieurs agences, nous avons choisi « Naturaleza Activada » qui nous proposait le trek de 3 jours/2nuits par Llanhuar pour 400 soles par personne (environ 100€). Le trek de 2 jours (Cabanaconde/San Juan/Sangalle/Cabanaconde) est bien moins cher (145 soles) car il est effectué en groupe d’une dizaine de personnes. Il est également possible de faire le trek « classique » de 2 jours en 3 jours (même circuit) pour 175 soles.
N’est pas inclus : le droit d’entrée dans le canyon (70 soles/pers), les bains de Yanke (15 soles/pers), le dernier lunch à Chivay (10 soles/pers pour un menu).
Nous avons su trop tard qu’il était aisément possible de faire ce trek en totale autonomie : à cette période les logements sont loin d’être complets et il est même possible de négocier en arrivant sur l’étape. En outre, le circuit est assez facile, avec l’application Maps.Me on aurait pu se débrouiller tout seuls et pour bien moins cher ! Il y a de nombreuses petites échoppes pour acheter eau et snacks en cours de route.
Mais notre guide Carlos était sympa, flexible et connait parfaitement la montagne. Il est également possible de passer directement par lui plutôt que par une agence qui prend des commissions.
Voici son contact :
Carlos Soto Mayor / +51 953712420 / cartyy_9910@hotmail.com
BILAN ?
On a vraiment beaucoup aimé Arequipa et ce chouette trek dans le canyon de Colca où on a enfin pu trouver un paysage moins aride et un peu de végétation.
Your style is unique in comparison to other people I have read stuff from.
Thank you for posting when you have the opportunity, Guess I’ll just bookmark
this web site.
J’aimeJ’aime
Thank you very much 😉
J’aimeJ’aime
Trop cool! J’adore la dégustation du cochon d’inde!!!!
J’aimeJ’aime
C’était une expérience à faire 😉
J’aimeJ’aime